Photo : Morgane Guillou
Jaune
Rayanne Fawaz
Biographie
Raya (Rayanne/ريَّان) est née au Liban.
En grandissant à Beyrouth, elle a découvert la scène du ballet au Liban et a dansé de façon récréative dès son jeune âge. En parallèle, elle a parfois été exposée au dabké, la danse en ligne traditionnelle du Levant, souvent présente lors des rassemblements sociaux et événements communautaires.
En 2018, elle s’est installée à Montréal pour étudier en génie agroenvironnemental. En 2024, ressentant le besoin de mouvement, d’ancrage et d’une connexion plus profonde à son corps et à ses racines, elle a décidé de quitter cette voie pour explorer plus pleinement la danse.
À Montréal, elle a suivi les cours lui étant accessibles, en danse contemporaine, floorwork, improvisation de contact, house, pratiques de mouvement et formes dansées traditionnelles. Ces expériences ont peu à peu nourri un intérêt plus marqué pour des styles moins occidentaux et l’ont encouragée à se reconnecter à sa culture tout en expérimentant différentes approches de la danse.
Aujourd’hui, elle danse dans un esprit de recherche, curieuse de nouvelles pratiques et portée par un mélange évolutif de styles et de cultures, tout en continuant à chercher ce que la danse “contemporaine” signifie pour elle.
Démarche artistique
Durant son passage au Liban, en cherchant à analyser les pratiques agricoles durables de sa région natale après s’être vu vendre une « durabilité innovante » à Montréal, Raya réalise que bon nombre d’innovations occidentales trouvent en réalité leurs origines dans des pratiques traditionnelles enracinées de l’Est. La danse en fait partie.
Son intérêt pour les danses traditionnelles du Levant, et notamment le dabke, s’approfondit alors : elle commence à rechercher l’origine des mouvements et leur lien à la terre, à la géographie, au métiers et aux liens sociétaux. Et sous cet angle, tout mouvement peut être retracé à sa source.
À partir de là, Raya commence à questionner l’évolution de ces traditions à travers le temps. Pourquoi certaines cultures ont-elles le droit d’évoluer, tandis que d’autres sont figées, observées comme des artefacts ?
Dans son solo, Rayanne se demande à quoi ressemblerait le dabke s’il évoluait dans son espace-temps contextuel. À quoi il ressemblerait s’il était simplement autorisé à vivre dans son corps expatrié.