
Photo : Elisabeth Bergeron
Spotlight
Fanny Déglise
Biographie
Je viens d’un endroit où les questions comptent plus que les réponses. Le théâtre physique s’est imposé à moi comme un terrain de jeu pour creuser, chercher et tenter de répondre à des questions que la science, branche tant aimé de mon enfance, n’a pas su satisfaire. Cependant, le corps reste toujours au cœur de tout, comme mon point de départ, mon outil, ma mémoire, dans ce qu’il raconte malgré lui — ou grâce à lui. C’est à travers lui que je cherche à explorer ce qui échappe aux mots.
Après des études en Lettres à l’Université de Lausanne, je poursuis un Bachelor en théâtre physique à l’Accademia Dimitri, dont je sors diplômée en septembre 2024. J’y découvre mon amour pour le théâtre multidisciplinaire où le mouvement, la matière et le récit s’allient. Depuis ma sortie d’école, je cofonde la compagnie Minuit moins une avec Mathi Le Coultre, avec laquelle nous créons un festival inter-universitaire. J’ai également eu la chance de travailler avec la Ladder Art Company. À travers ces expériences, j’aime questionner les limites, le dispositif scénique et l’esthétique.
Démarche artistique
Que reste-t-il d’un être lorsque le regard de l’autre disparaît ?
C’est à travers cette question que j’explore mon solo comme un chantier, un espace de fouilles et de tentatives, où le processus et la recherche, bien que parfois inconfortables, me sont essentiels. J’aime explorer des territoires souvent délaissés, des récits qu’on préfère ignorer. Le théâtre physique devient alors pour moi un moyen de se réapproprier ces histoires, leur donner une voix, les faire exister. Montrer ce qui échappe. Faire place.
Traverser le vide. Écouter le silence. Accepter de ne plus être regardée pour, enfin, se rencontrer.